Cameroun : Selon Human Right Watch : L’armée a bel et bien massacré à Ngarbuh

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision TV5 Monde ce samedi 22 février 2020, Ilaria Allegrozzi, chercheuse pour Human Right Watch sur l’Afrique Centrale a annoncé la publication dans les prochains jours d’un rapport comportant des images satellitaires qui montrent que l’armée camerounaise a bel et bien ciblé des civils dont de jeunes enfants à Ngarbuh, le 14 février dernier.
Elle a jeté un véritable pavé dans la marre : « ce qui s’est passé à Ngarbuh n’a pas été un incident malheureux comme les autorités l’ont dit mais un massacre délibéré des civils perpétré par les forces de sécurité camerounaises », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l’Afrique centrale pour l’ONG internationale Human Right Watch, au journal Afrique de la chaîne de télévision TV5 Monde le 22 février dernier.
Le gouvernement camerounais a donc, à en croire la chercheuse de Human Right Watch, menti en parlant d’une langue de feu émanant d’un bidon de carburant qui a tué 5 personnes, laquelle a été provoquée par un échange de tirs entre les forces de défense camerounaises et les indépendantistes anglophones : « nous avons discuté avec 25 témoins qui nous ont dit qu’il n’y a jamais eu confrontation entre les séparatistes et l’armée », a souligné Ilaria.
Les victimes brûlées par des soldats camerounais
D’après Human Right Watch, cette attaque ciblée des populations civiles à Ngarbuh le 14 février dernier visait à la punir parce qu’accusée d’héberger des séparatistes armés dans leurs maisons. S’agissant du nombre de personnes tuées, Illaria Allegrozzi a indiqué qu’après avoir interrogé les familles des victimes, il ressort que 21 civils ont été tués par l’armée camerounaise dont 14 enfants et 2 femmes enceintes. Ils ont été enterrés dans des fosses communes, précise Ilaria.
La chercheuse a déclaré que Human Right Watch dispose d’images satellitaires des 4 maisons où les victimes ont été brûlées par l’armée camerounaise. Le rapport de Human Right Watch sur le massacre de Ngarbuh sera publié cette semaine.
Michel Biem Tong